Violence conjugale - Québec ne répond pas aux demandes - Le Devoir

Marie-Michèle Sioui - Correspondante parlementaire à Québec | Québec

Drapeau rouge

Anthony Pratte-Lops, 22 ans, a été accusé jeudi du meurtre prémédité de Daphné Huard-Boudreault. L’homme, qui aurait été l’ex-conjoint de la jeune femme de 18 ans, l’aurait attaquée à l’arme blanche alors qu’elle venait récupérer ses effets personnels chez lui. Le matin du drame, Daphné Huard-Boudreault aurait fait appel aux policiers en raison d’une chicane qui a dégénéré. À ce moment-là, un drapeau rouge aurait dû être levé, estiment les groupes qui viennent en aide aux femmes victimes de violence, mais aussi aux hommes qui ont des comportements violents.

« Cet homme-là, c’est un client que j’aurais pu avoir dans mes groupes, a déclaré Rémi Bilodeau, qui dirige À coeur d’homme, un réseau de 29 organismes venant en aide aux hommes aux prises avec des comportements violents en contexte conjugal et familial. Il y avait plein de signes, plein de choses qui nous disaient qu’il était à risque. Il serait venu me rencontrer, et probablement qu’avec ma grille j’aurais pu évaluer le risque d’homicide… Mais personne ne l’a évalué, il ne s’est retrouvé dans aucun service. » En 2015, À coeur d’homme a produit une série de recommandations qu’il a remise aux ministères de la Justice, de la Sécurité publique et de la Santé. L’organisation a réclamé une intervention psychosociale immédiate auprès des hommes arrêtés pour violence conjugale. Elle attend toujours une réponse.

Comme le Regroupement des maisons pour femmes, À coeur d’homme verrait d’un bon oeil la réouverture des enquêtes d’homicides conjugaux menées depuis 2012, notamment « pour voir comment on pourrait intervenir plus adéquatement, plus précocement », a déclaré Rémi Bilodeau.

 

Extrait d'un article du Devoir du 25 mars 2017. Cliquez ici pour voir l'article complet du Devoir.